7 février 2025 – Une question fascinante a été explorée par une équipe de chercheurs du SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence) : si des civilisations extraterrestres avec une technologie comparable à la nôtre existent, seraient-elles capables de détecter notre planète, la Terre ?
Pour répondre à cette question, les chercheurs ont analysé les technosignatures de la Terre, c’est-à-dire les signaux qui témoignent d’une activité technologique sur notre planète. Cette étude, dirigée par le Dr Sofia Sheikh de l’Institut SETI et en collaboration avec le projet Characterizing Atmospheric Technosignatures et le Penn State Extraterrestrial Intelligence Center, a examiné la possibilité pour une civilisation extraterrestre de détecter la Terre et des signes d’activité humaine.
Les chercheurs ont utilisé une approche théorique basée sur des modèles, et pour la première fois, ont étudié plusieurs types de technosignatures ensemble plutôt que séparément. Les résultats de cette étude montrent que les émissions radio, en particulier les signaux radar planétaires, sont les plus facilement détectables. Ces signaux, émis autrefois par l’observatoire d’Arecibo, pourraient être détectés à une distance de 12 000 années-lumière de la Terre.
L’IMPORTANCE DES TECHNOSIGNATURES POUR LES EXTRATERRESTRES
Les télescopes modernes, comme le télescope spatial James Webb et le futur observatoire des mondes habitables (HWO), facilitent la détection d’autres technosignatures, notamment les polluants atmosphériques. Si une civilisation extraterrestre dotée d’une technologie similaire à celle du HWO réalisait des recherches, elle pourrait détecter des émissions de dioxyde d’azote de la Terre à une distance de 5,7 années-lumière, juste après Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche de notre système solaire. Plus on s’approche de la Terre, plus il est possible de détecter de nombreuses signatures artificielles, telles que les lasers, les lumières urbaines, les îlots de chaleur et les satellites, fournissant ainsi une image complète de notre présence technologique.
Macy Huston, co-auteur de l’étude et postdoctorante en astronomie à l’université de Californie à Berkeley, a expliqué que l’objectif de ce projet était de recentrer le SETI sur notre planète et de réfléchir à la situation actuelle concernant les technosignatures et les capacités de détection de la Terre. Elle a souligné l’importance de quantifier ce que signifie “les nôtres” pour mieux comprendre les recherches SETI. Le Dr Sofia Sheikh a ajouté que l’un des aspects les plus gratifiants de ce travail était de considérer la Terre comme un miroir cosmique, permettant de réfléchir sur la perception de notre planète et de nos impacts technologiques sur celle-ci par d’autres civilisations extraterrestres. Bien que nous ne puissions pas connaître les réponses, cette étude offre des perspectives intéressantes sur la découverte future de planètes avec des caractéristiques similaires à la Terre.
COMMENT LE SETI RECHERCHE DES CIVILISATIONS EXTRATERRESTRES
Les scientifiques du SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence) s’efforcent de découvrir des civilisations extraterrestres avancées en recherchant des signes de technologie. Ils cherchent des signaux ou des motifs qui ne peuvent pas être expliqués par des phénomènes naturels et qui pourraient indiquer la présence d’une vie intelligente. Ces signaux, appelés technosignatures, se présentent sous différentes formes. Les radiotélescopes sont l’outil le plus couramment utilisé dans les recherches du SETI.
Les chercheurs utilisent également des télescopes optiques pour détecter des impulsions laser qui pourraient indiquer des modes de communication ou de propulsion. Une autre méthode consiste à analyser les atmosphères des exoplanètes situées dans les zones habitables autour des étoiles, à la recherche de signatures chimiques pouvant indiquer la présence de vie ou d’activités industrielles. Les scientifiques du SETI envisagent également des technologies bien plus avancées que celles actuellement disponibles sur Terre, comme les sphères de Dyson.
Cependant, ces technologies futuristes n’ont pas été prises en compte dans cette étude. Cette recherche met en lumière comment les technosignatures terrestres peuvent offrir un cadre multi-longueurs d’onde pour appréhender la détectabilité de la technologie sur d’autres planètes. Elle pourrait influencer notre quête de vie intelligente en dehors de notre planète. Les télescopes et récepteurs à venir pourraient accroître notre capacité de détection ou nous permettre d’identifier de nouveaux types de technosignatures, y compris des signatures atmosphériques de pollution encore inconnues.
La répétition de ce type d’étude au fil du temps, en tenant compte des avancées technologiques dans le domaine de l’astronomie et de l’évolution de l’impact humain sur la Terre, pourrait offrir de nouvelles perspectives et affiner notre approche dans la recherche de la vie extraterrestre. Pour ne rien louper de l’actualité liée à la vie extraterrestre, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv source SETI institute)








