Les relevés du sismomètre SEIS (Seismic Experiment for Interior Structure) français, qui avait été transporté sur Mars par la mission InSight de la NASA, indiquent que des fragments d’objets ayant frappé la planète il y a plus de 4 milliards d’années sont encore enfouis sous la surface martienne.
Même après l’arrêt de fonctionnement d’une sonde ou d’un atterrisseur, les missions d’exploration continuent sur le plan scientifique grâce à l’analyse des données collectées et stockées. Dans ce contexte, la récente découverte basée sur les données du sismomètre SEIS, qui a cessé de fonctionner en 2022, illustre parfaitement cette dynamique.
LE SISMOMETRE SEIS, UNE PREMIERE SUR MARS
L’atterrisseur InSight de la NASA a atterri sur Mars le 26 novembre 2018, dans la zone d’Elysium Planitia. Il a déployé l’instrument SEIS, conçu par le CNES (Centre National d’Études Spatiales) français, à l’aide de son bras robotique. Ce sismomètre, le premier opérationnel sur Mars, possède une sensibilité exceptionnelle. Contrairement à la Terre, Mars ne connaît pas de tectonique des plaques, ce qui provoque des séismes.
Néanmoins, le SEIS a enregistré des ondes sismiques générées par des impacts de météorites et des fissures dans les roches. En tout, il a identifié 1318 “marsquakes”, un terme utilisé par la NASA pour désigner les tremblements de terre martiens. Les ondes captées par l’instrument du CNES traversent la croûte martienne et pénètrent dans le manteau. L’interprétation de ces données a permis de créer une carte de l’intérieur de Mars.
Le professeur d’astronomie de Harvard a répondu aux questions de btlv
Une équipe de scientifiques du monde entier a concentré ses recherches sur 8 marsquakes spécifiques, notables pour le ralentissement des ondes sismiques. Initialement, l’équipe supposait que ce ralentissement était dû à la croûte martienne. Cependant, des simulations numériques ont fourni une explication différente. Selon Constantinos Charalambous, chercheur à l’Imperial College de Londres et principal auteur de l’étude publiée dans la revue Science le 28 août, « ce que nous observons est un manteau parsemé de fragments anciens ».
Ces fragments, qui peuvent atteindre 4 kilomètres de large, ont probablement été apportés par de grands astéroïdes qui ont percuté Mars. L’impact a provoqué des océans de magma, et les débris des astéroïdes se sont enfoncés dans le manteau, emportant avec eux des morceaux de la croûte martienne. Ces événements cataclysmiques se sont produits il y a plus de 4,5 milliards d’années, à une époque où le Système solaire subissait des bombardements météoritiques beaucoup plus fréquents.
Contrairement à la Terre, où la tectonique des plaques a effacé les traces de tels impacts dans le manteau, Mars, avec sa géologie moins dynamique, a conservé ces « vestiges » de son histoire tumultueuse. Pour ne rien manquer de l’actualité liée à l’espace, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv source Cité de l’espace – Crédit illustration @btlv)








