La question des origines du cratère de Silverpit, situé dans le sud de la mer du Nord, a trouvé sa réponse avec la confirmation d’un événement d’impact ancien d’un astéroïde.
Ce cratère, qui avait suscité des débats parmi les scientifiques pendant des décennies, est désormais reconnu comme étant le résultat de l’impact d’un astéroïde ou d’une comète il y a environ 43 à 46 millions d’années. Cette conclusion a été établie grâce à une étude récente ayant utilisé l’imagerie sismique, l’analyse microscopique de débris rocheux et des modèles numériques. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Nature Communications.
LA PREUVE D’UN IMPACT PRÉHISTORIQUE
L’équipe de recherche, dirigée par le Dr Uisdean Nicholson de l’Université Heriot-Watt d’Édimbourg et financée par le Conseil de recherche sur l’environnement naturel (NERC), a fourni la preuve la plus convaincante à ce jour que le cratère de Silverpit est l’un des rares cratères d’impact préhistorique d’astéroïde sur notre planète.
Situé à environ 130 kilomètres des côtes du Yorkshire, au Royaume-Uni, il se trouvait à 700 mètres sous la surface de la mer du Nord. Initialement, les études avaient suggéré qu’il s’agissait d’un cratère d’impact en raison de sa forme circulaire, de son pic central et de ses failles concentriques. Toutefois, des théories alternatives proposaient que cette structure était le résultat du mouvement de sel sous le fond marin du cratère, ou encore de l’effondrement du fond de la mer causé par une activité volcanique. En 2009, lors d’un vote parmi les géologues, la majorité avait rejeté l’idée que le cratère de Silverpit était un cratère d’impact. Cependant, l’imagerie sismique a mis en évidence des preuves sous-marines contredisant cette hypothèse.
Dans le but de recueillir des preuves, un puits de pétrole dans la région a fourni des échantillons rares de cristaux de feldspath et de quartz “choqués” à la même profondeur que le fond du cratère. Cette découverte a été qualifiée d’exceptionnelle, comparable à une recherche d’une aiguille dans une botte de foin.
UN MUR D’EAU DE 1500 MÈTRES DE HAUT
Le sédimentologue de l’Université Heriot-Watt Uisdean Nicholson, a affirmé que les caractéristiques géologiques observées dans la région ne peuvent être générées que par des forces de choc très puissantes, ce qui valide clairement l’idée d’un cratère d’impact. Ces découvertes ont établi qu’un astéroïde de 160 mètres de diamètre avait frappé le fond de l’océan à un angle faible en provenance de l’ouest. Cette collision a engendré un mur vertical de roches et d’eau d’environ 1500 mètres de haut, qui s’est ensuite effondré, entraînant la création d’un tsunami de 100 mètres de hauteur.
Uisdea Nicholson a décrit Silverpit comme un cratère d’impact hypervéloce, remarquablement conservé et d’une rareté exceptionnelle. Il a souligné que ces découvertes offrent l’opportunité d’approfondir notre compréhension des impacts d’astéroïdes sur la Terre au fil du temps. Elles pourraient, selon lui, également aider à anticiper les conséquences potentielles de futures collisions. Les récentes analyses sismiques ont mis en lumière des preuves d’impact indiscutables, y compris des zones rocheuses fracturées et des petits cratères secondaires formés par la chute de débris. L’étude des failles autour du cratère a montré des roches déplacées à l’ouest et comprimées à l’est, ce qui indique l’angle d’impact de l’astéroïde.
LA CONFIRMATION TANT ATTENDUE
Ces découvertes ont apporté un soutien considérable à Gareth Collins, un professeur de planétologie à l’Imperial College de Londres et co-auteur des recherches. Ce scientifique a toujours défendu l’idée que l’impact était la théorie la plus plausible et la plus simple pour expliquer la formation de ce cratère. Cette confirmation a été perçue comme une « solution miracle », car il n’y avait qu’environ 200 cratères d’impact confirmés sur Terre. En trouver s’est avéré être un défi, avec seulement une trentaine reconnue jusqu’à présent.
Ces récentes découvertes sont cruciales pour mieux appréhender des événements passés majeurs ayant influencé la géographie de nos continents et pour étudier les catastrophes anciennes, ce qui pourrait aider à se préparer aux catastrophes futures. Pour ne rien louper de l’actualité liée à l’espace, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Valentin Rican (rédaction btlv source Nature communication – illustration home page @btlv via IA)








