La NASA, en raison des retards du Starship, envisage de relancer l’appel d’offres pour Artemis III, la mission habitée vers la Lune.
L’administrateur Sean Duffy cherche à accélérer les choses pour que les États-Unis ne soient pas en retard par rapport à la Chine, qui vise un atterrissage lunaire habité avant 2030. Le programme Artemis de la NASA, déjà souvent retardé, est à nouveau en cours de réévaluation. Les retards du Starship de SpaceX posent problème. Bien que le développement du lanceur géant progresse, son achèvement à temps pour Artemis III est incertain.
En effet, une version lunaire du Starship a été choisie pour le premier atterrissage habité sur la Lune depuis Apollo 17. Sean Duffy, l’administrateur intérimaire de la NASA, a exprimé le 20 octobre son souhait de rouvrir le contrat à la concurrence. Cette décision survient alors que les États-Unis s’efforcent de garantir un retour sur la Lune avant la fin de la décennie, un objectif partagé par la Chine.
LE STARSHIP DE SPACE X EN QUESTION
En avril 2021, la NASA a attribué à SpaceX, la société d’Elon Musk, un contrat de 2,9 milliards de dollars pour fournir le premier atterrisseur lunaire habité (HLS) du programme Artemis. Cet atterrisseur, une version modifiée de l’étage supérieur du Starship, doit déposer des astronautes sur la Lune lors de la mission Artemis III. Il est également prévu pour la mission Artemis IV, qui doit également se poser sur la Lune. Cependant, la NASA commence à s’inquiéter du rythme de développement du Starship. Sean Duffy a souligné que les délais de SpaceX posent un problème stratégique.
Il a exprimé son admiration pour SpaceX tout en soulignant leurs retards, indiquant que les États-Unis sont engagés dans une course contre la Chine. La date de lancement d’Artemis III a été repoussée à plusieurs reprises. Initialement prévue fin 2024, elle a été retardée à fin 2025, puis à septembre 2026, mi-2027. Plus récemment, Sean Duffy a suggéré que 2028 serait la nouvelle date cible. Pendant ce temps, la Chine progresse rapidement vers son objectif d’envoyer des astronautes sur la Lune avant 2030.En 2029, pour célébrer ses 80 ans, la République populaire pourrait envisager d’envoyer un astronaute sur la Lune comme cadeau pour l’occasion.
UN ALTERNATIF POUR L’EXPLORATION LUNAIRE ?
La NASA (National Aeronautics and Space Administration) a récemment évoqué l’idée d’ouvrir le contrat HLS (Human Landing System) à la concurrence. Cette décision vise à atténuer les risques techniques et les préoccupations géopolitiques associées à l’exploration lunaire. Sean Duffy, responsable de la NASA, a exprimé son souhait de permettre à d’autres entreprises spatiales de participer à la mission Artemis III. Parmi celles-ci, Blue Origin, la société fondée par Jeff Bezos, est en train de concevoir son propre atterrisseur lunaire, le Blue Moon, destiné aux missions Artemis V et VI.
L’année prochaine, une mission de la version cargo du Blue Moon est prévue. Cette stratégie s’inscrit dans la lignée de la politique de redondance que le gouvernement américain a historiquement adoptée. Cette approche garantit qu’en cas de problème avec l’un des acteurs, il est possible de compter sur un autre. Cette logique a également été appliquée aux programmes de fret et d’équipage commerciaux de la NASA. Pour le fret, SpaceX et Northrop Grumman sont en charge. En ce qui concerne le transport d’équipage, SpaceX et son vaisseau Crew Dragon dominent actuellement, tandis que le Starliner de Boeing, malgré des difficultés en 2024, est prévu pour intégrer la flotte à l’avenir.
La NASA a déjà pris des mesures en sollicitant SpaceX et Blue Origin de soumettre des propositions d’ici le 29 octobre pour accélérer leurs méthodes. De plus, l’agence spatiale américaine prévoit de solliciter des informations auprès de l’ensemble du secteur spatial commercial afin d’explorer des moyens d’augmenter la fréquence des missions lunaires. Lockheed Martin Space a récemment annoncé qu’ils étudiaient des concepts d’atterrisseurs lunaires habités pour offrir des solutions rapides à la NASA.
Bob Behnken, vice-président de la stratégie d’exploration et de technologie de Lockheed Martin, a exprimé l’enthousiasme de l’entreprise à répondre aux demandes de Sean Duffy, soulignant l’importance de ces efforts pour atteindre les objectifs lunaires américains. Cependant, Elon Musk a balayé ces perspectives d’un revers de main, affirmant que “SpaceX progresse à une vitesse fulgurante comparée au reste de l’industrie spatiale”, sur son compte X. Pour ne rien manquer de l’actualité liée à l’espace, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Valentin Rican (rédaction btlv source Cité de l’espace – photo page @btlv)
