Les astronomes disent avoir été stupéfaits par un objet non identifié émettant d’étranges signaux provenant de l’espace lointain. Ils n’avaient jamais rien vu de tel auparavant.
L’objet, nommé ASKAP J1832-0911, a été détecté par l’Australian Square Kilometer Array Pathfinder (ASKAP) et l’observatoire à rayons X Chandra de la NASA, le télescope à rayons X le plus puissant au monde. Dans un communiqué de presse, Andy Wang, astronome à l’Université Curtin de Perth, en Australie a déclaré :
« Cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu auparavant. »
ASKAP J1832-0911 émet des impulsions d’ondes radio et de rayons X pendant deux minutes toutes les 44 minutes, selon les experts, qui ont documenté leurs découvertes dans la revue Nature. L’objet a été classé comme un « transitoire de longue période » ou « LPT » un corps cosmique qui émet des impulsions radio séparées de quelques minutes ou de quelques heures.
Andy Wang et son équipe émettent l’hypothèse que l’objet pourrait être une étoile morte, mais ils ne savent pas pourquoi il « s’allume » et « s’éteint » à « des intervalles longs, réguliers et inhabituels. »
« ASKAP J1831-0911 pourrait être un magnétar (ndrl : le noyau d’une étoile morte avec de puissants champs magnétiques), ou il pourrait s’agir d’un couple d’étoiles dans un système binaire où l’une des deux est une naine blanche hautement magnétisée (ndlr : une étoile de faible masse à la fin de son évolution) », a écrit Andy Wang.
Malgré ce semblant d’explication, cette découverte est un casse-tête pour les astronomes comme le mentionne le chercheur :
« Cependant, même ces théories n’expliquent pas entièrement ce que nous observons…cette découverte pourrait indiquer un nouveau type de physique ou de nouveaux modèles d’évolution stellaire. »
Andy Wang et son équipe espèrent détecter un autre phénomène similaire en utilisant les ondes radio et l’observatoire à rayons X Chandra, affirmant qu’une découverte ultérieure les aidera à en apprendre davantage sur la nature de ces LPT.
L’ESPACE BOUILLONNE
Ce n’est pas la seule découverte spatiale à faire la une des journaux et à alimenter des débats ces dernières semaines. Il y a quelques jours, Cambridge University Press a révélé que des astronomes avaient détecté un signal extrait du bruit interstellaire qui pourrait être le signe d’une biologie active sur une autre planète.
« Les astronomes ont détecté les signes les plus prometteurs à ce jour d’une possible biosignature en dehors du système solaire, même s’ils restent prudents », a-t-on pu lire dans un communiqué du prestigieux éditeur.
Jusqu’ici, nous ne connaissons son existence que par l’ombre qu’elle projette lorsqu’elle passe entre son étoile et la Terre. Mais cette ombre, telle un vitrail, peut raconter une histoire. Le télescope James Webb a réussi à capturer son spectre lumineux et les gaz atmosphériques comme le méthane, le dioxyde de carbone, l’oxygène et le sulfure de diméthyle projettent également des ombres lorsque la lumière les frappe.
L’un des défis les plus importants pour les astronomes reste de capter suffisamment de cette lumière lointaine pour la disséquer de manière fiable et interpréter ces données avec précision. C’est précisément ce que les astronomes de l’Université de Cambridge ont réussi à faire. Depuis, des scientifiques du monde entier ont analysé leurs résultats.
« Bien que cette découverte soit intrigante, la plupart des astronomes, y compris les auteurs de l’article, ne sont pas prêts à affirmer qu’elle signifie que des extraterrestres existent », déclare Chris Impey, professeur distingué d’astronomie à l’Université d’Arizona.
PAS ASSEZ DE DONNÉES POUR L’INSTANT
« La recherche de la vie au-delà de la Terre est l’une des grandes et profondes aspirations de l’humanité. Mais toute affirmation de vie là-bas nécessitera une étude approfondie de la communauté scientifique dans son ensemble avant que nous puissions avoir confiance dans les résultats », ajoute le Dr Bruce Betts, scientifique en chef de la planète Society. Une prudence importante dans un monde abreuvé de Fake news.
« Tout comme le garçon qui criait au loup, personne ne veut qu’une série de fausses déclarations vienne encore diminuer la confiance de la société dans les scientifiques », affirme Kevin Stevenson, astrophysicien à l’Université Johns Hopkins. Pour ne rien louper de l’actualité liée à l’espace, inscrivez-vous à la newsletter btlv.
Bob Bellanca (rédaction btlv source Eurekalert – photo home page @btlv)
